mercredi 7 décembre 2011

"Attack the block" de Joe Cornish - (Fiche & B.A)

« Alors que les médias stigmatisent ces jeunes et les transforment en monstres, que les gens les voient comme des bêtes sauvages, sans morale, ni valeurs, pourquoi ne pas les confronter à des créatures de cette nature ? Le but était de mettre en valeur l’humanité et la personnalité de ces gamins, en les confrontant à ces monstres qui représentent vraiment tout ce que l’on leur reproche d’être. » Joe Cornish

ATTACK THE BLOCK de Joe Cornish (sortie au cinéma en juillet 2011 en France)



Avec : Nick Frost, Jodie Whittaker, Luke Treadaway, Joey Ansah, John Boyega, Flaminia Cinque, Chris Wilson, Terry Notary, Paige Meade, Adam Leese, Lee Long...
Production :   Jim Wilson et Nira Park
Genre :          Science-fiction déjantée
Pays :            Angleterre
Durée :          1h28
Site Officiel : Angleterre: http://attacktheblock.com/


Suite du message & bande annonce ci-dessous (cliquez sur "voir la suite")
(Attention: bande annonce très "ciblée"...)

Avant-propos :
Les scientifiques et les philosophes de par le monde ont posé cette question vieille comme Hérode : que se passerait-il si de cruels aliens envahissaient le quartier sud de Londres ?


Grâce à Joe Cornish et à son premier film ATTACK THE BLOCK, nous avons enfin la réponse : ils rencontreraient rapidement leurs alter ego, sous les traits d’adolescents - ou si vous préférez des « jeunes à capuches » , qui dès l’ouverture du film se comportent en « bad boys », agressant une innocente infirmière (Jodie Whittaker) de retour chez elle.

Ce paradoxe étonnant a poussé Cornish à prendre un groupe d’individus souvent stigmatisé par la société pour en faire des héros, au terme d’une nuit de folie : « Renverser l’empathie du spectateur pendant le film était un challenge amusant», reconnaît-il.

Le titre ATTACK THE BLOCK rend hommage au film sud coréen Attack The Gas Station. Bien que ce soit un film de science-fiction dans la plus pure tradition, déplaçant les motifs et les conventions du genre dans une tour grouillante de vie, sa genèse est tout ce qu’il y a de plus prosaïque. « Une bande de jeunes gamins m’a volé mon portefeuille et mon téléphone portable, profitant de leur supériorité numérique se souvient Cornish, relatant un incident qui a eu lieu en 2001. Je suis un lâche et je leur ai tout donné ». Enfin, pas vraiment. Ils se sont peut-être enfuis avec ses affaires, mais l’agression – ou pour être plus précis « l’emprunt forcé » - a débridé l’imagination de Cornish : « Leur très jeune âge m’a frappé. Je me suis dit que je les voyais certainement traîner dans le parc tous les jours et qu’on devait probablement en être au même niveau dans Call Of Duty ».

Plusieurs mois après, il a vu Signs de Night Shyamalan, ce qui a parachevé son projet : « Signs m’a rappelé un scénario écrit par John Sayles, intitulé Night Skies et qui est devenu ET et Les Gremlins, affirme Cornish. J’ai toujours aimé l’idée d’humains assiégés par des aliens. D’un coup, je me suis demandé ce qui se passerait si dans le quartier sud de Londres où j’ai grandi, une telle invasion se produisait ou si un phénomène de ce type était arrivé pendant mon agression. Ces gosses, qui font peur à certaines personnes, gagneraient en importance. D’un coup, toute leur énergie serait utilisée à bon escient. Le film est parti de ce constat ».

Point de départ du film :

Avant de tourner son premier film, Cornish menait une brillante carrière à la télévision et à la radio, souvent en tandem avec son vieux comparse Adam Buxton. Parallèlement, il travaillait d’arrache-pied sur de nombreux scénarios. L’un de ces scripts - The Astonishing Ant Man coécrit avec son ami Edgar Wright, le réalisateur de Shaun of the Dead et Hot Fuzz -, a abouti. Un succès qui a donné à Cornish l’impulsion pour mener à bien ATTACK THE BLOCK. S’étant assuré une aide de Film4 pour écrire le scénario, Cornish s’est rapproché de deux producteurs qu’il connaissait de longue date, Jim Wilson et Nira Park dont la boîte de production est à l’origine du succès de Hot Fuzz et Shaun of the Dead. C’est ainsi qu’ATTACK THE BLOCK est né.

Le développement :

Son film a beau venir de la science-fiction, Cornish était catégorique depuis le début sur le fait qu’il devait être le plus réaliste possible, avec des personnages et des dialogues tout droit issus des quartiers du sud de Londres où il a grandi. : « Le langage m’intéressait vraiment, reconnaît Cornish. J’aime Orange mécanique et je me souviens avoir lu des romans comme La Couleur pourpre et Butcher Boy, écrits en argot. Les deux premières pages sont absconses mais comme par magie, vous vous laissez happer. Je me suis dit qu’on pouvait faire quelque chose de similaire. Ces gamins ont leur propre langage et c’est un film de science-fiction. Alors pourquoi ne pas parler Klingon ? Pour moi, le langage appartient à la science-fiction ».

Pour se familiariser avec la langue de la rue, Cornish et sa productrice associée Lucy Pardee se sont lancés dans une tournée d’un an dans les clubs du sud de Londres, fréquentés par la jeunesse. Ils ont interviewé des gamins pour pouvoir entrer dans la tête des personnages et s’imprégner de leur lexique. « Nous avons fait beaucoup de recherches. J’ai écrit une esquisse de l’histoire dans un style plutôt cartoonesque et des amis ont réalisé les illustrations des créatures ». C’est ainsi que Cornish a obtenu un scénario et une idée précise du long métrage qu’il voulait faire : « Je voulais réaliser une sorte de film d’action des années 80 à petit budget, complètement influencé par John Carpenter, avec des dialogues minimalistes qui tranchent avec les habituelles productions britanniques. Je souhaitais du mouvement, de l’action. Ces gamins ont une telle dégaine - on dirait des ninjas ou des héros de western - que je me suis dit qu’on pouvait faire un film de genre avec eux ».

Le tournage :

ATTACK THE BLOCK se situe à Wyndham House, mais inutile de chercher sur Google Maps, ce lieu n’existe pas. Le film est un composite de différents endroits situés à Londres.

Cornish savait exactement comment s’amuser avec ses jouets de sciencefiction : « Nous voulions que la tour ait l’air d’un vaisseau spatial. Nous avons disposé de gros projecteurs sur le toit qui ressemblent à des roquettes et nous avons créé un grondement comme celui des navettes spatiales ». En fait, un plan souterrain de la cité rappelle le style de James Cameron ou de Ridley Scott sur la saga Alien, tandis que l’intérieur est éclairé au néon, avec une variété d’effets sonores, donnant l’illusion que les couloirs et les appartements sont sombres, étouffants et même vivants.

Tourné en mars 2010, le tournage a duré onze semaines, dont six de nuit. « Nous avons décidé de filmer de nuit ce qui était primordial, explique Cornish. Nous aimions le frisson que cela nous procurait. Nous nous sommes dit que nous nous démarquerions immédiatement des autres films britanniques tournés dans les mêmes décors. Et nous avons arrosé chaque rue pour que cela ressemble aux films de Walter Hill, Les Guerriers de la nuit et Les Rues de feu. Avec les éclairages, vous en avez plus que pour votre argent. Nous avons essayé d’utiliser les mêmes objectifs que ceux utilisés dans Les Guerriers de la nuit pour avoir la même profondeur de champ et de manière à ce que les lumières en arrière-plan brillent dans l’obscurité comme des joyaux ».

Bien que son show à la radio avec Adam Buxton lui ait permis de s’essayer à la composition, Cornish ne voulait pas, à l’instar de John Carpenter, écrire luimême la musique de son film. Il a passé le relais à Steve Price, un autre débutant, ainsi qu’au groupe Basement Jaxx. Néanmoins l’influence de John Carpenter se retrouve dans la musique électronique minimaliste qu’il a utilisée.

Le film Attack the Block :

Cornish voulait rivaliser avec les effets spéciaux de The Thing, Alien ou Les Gremlins : « La technique que nous avons utilisée est plutôt old school, reconnaît-il. Je ne souhaitais pas recourir à des créatures numériques parce que nous ne pouvions pas en assumer les coûts. Par ailleurs, je voulais quelque chose de palpable devant la caméra. J’en ai assez de l’esthétique numérique. Les monstres sont exagérément précis et chargés ».

Cornish voulait également aider ses jeunes acteurs autant qu’il le pouvait, en leur flanquant la trouille avec de véritables créatures. Ce qui, dans le cas présent, signifie les mettre en présence d’acteurs costumés. Parmi eux, Terry Notary, un coach spécialiste du mouvement très respecté qui a travaillé sur La Planète des Singes de Tim Burton, Tintin de Steven Spielberg et Avatar de James Cameron.

Pour Cornish, rendre ces « sales bâtards de l’espace » vraiment effrayants était essentiel, ce qui signifiait qu’ils devaient trancher, dévorer et tuer au moyen de leurs griffes et de leurs dents les personnages principaux et secondaires, l’objectif étant de renforcer l’idée de péril.

« Alors que les médias stigmatisent ces jeunes et les transforment en monstres, que les gens les voient comme des bêtes sauvages, sans morale, ni valeurs, pourquoi ne pas les confronter à des créatures de cette nature ? Le but était de mettre en valeur l’humanité et la personnalité de ces gamins, en les confrontant à ces monstres qui représentent vraiment tout ce que l’on leur reproche d’être », conclut Cornis.

Bande annonce du film "Attack the block" (Angleterre) :



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